« La mobilisation du blocage des abattoirs du 14 au 17 juin a permis quelques avancées au sein de la filière élevage. C’est tout de même avec déception que j'ai remarqué le peu de mobilisation de la part des éleveurs d'Eure-et-Loir, lors de notre participation devant l'abattoir de Cherré (Sarthe). Il a été très difficile de motiver les troupes car chacun se cachait derrière des excuses pour justifier son absence. Après plusieurs appels téléphoniques, quelques agriculteurs, adhérents à la FDSEA ou non sont venus grossir les rangs et soutenir nos collègues de la Sarthe qui étaient à bout de souffle mais très tenaces après trois jours de blocage. N'oublions pas que c'est grâce à ces actions que chacun va pourvoir bénéficier des accords obtenus lors de la table ronde du 17 juin au ministère de l’Agriculture.

La seconde étape est maintenant de s'assurer que ces cinq centimes promis sur douze semaines vont bien être appliqués. Pour cela, il faut que chaque éleveur s'assure auprès de son négociant, avant chaque départ de bovins, que l'abattoir destinataire va bien payer cette revalorisation. A défaut, il faut boycotter les abattoirs qui ne respectent pas les accords sous prétexte que les décisions prises lors de la table ronde du 17 juin n'ont pas été signées.

Je vous rappelle que cette revalorisation était acquise immédiatement et pour toutes les catégories de bovins ! La fédération nationale bovine a déjà nommé un médiateur chargé de surveiller les cours appliqués par les abattoirs et le premier constat est plutôt décourageant : les accords sont souvent bafoués !
C’est scandaleux de voir que les abattoirs ne prennent pas conscience des conséquences de la crise qui touche nos productions. Si des éleveurs cessent leur activité demain, c’est de l’activité et des emplois en moins pour eux.

Ne laissez absolument pas les abattoirs vous dicter leurs lois, sinon il faudra se mobiliser à nouveau, et cette fois-ci, avec des actions plus musclées.»

Pascal Trécul, président de la section bovine à la FDSEA 28.