' «Nous sommes gouvernés par des lascars qui habitent dans du béton et n’ont jamais arraché de chardons». Voici une des réactions d’agriculteurs sur les réseaux sociaux, à laquelle je souscris pleinement.

En effet, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du glyphosate expire au 30 juin prochain. Un comité européen réuni lundi à Bruxelles n’a pas permis de renouveler son autorisation du fait de l’abstention lors du vote de nombreux Etats membres, dont la France. Une commission d’appel est sensée se réunir prochainement. En attendant et si aucune solution n’est trouvée, le glyphosate ne pourra tout bonnement plus être commercialisé en Europe dès le 1er juillet !

Eric Thirouin, Président de la commission environnement de la FNSEA et qui suit de très près le dossier, rappelle que suite au rapport favorable de l’agence européenne (EFSA), la Commission Européenne a  d’abord proposé  aux Etats membres un renouvellement pour 15 ans, puis pour 9 ans, propositions repoussées faute de majorité qualifiée. La France s’y est, à chaque fois, opposée au motif qu’une instance de l’OMS (le CIRC) avait classé le glyphosate – comme le café – en « cancérogène probable », s’asseyant par là même sur l’avis de l’EFSA, mais aussi de l’agence française (ANSES).

Qui sont ces politiques qui savent mieux que les experts ? Peu importe la vérité ou les contraintes, l’idéologie prime. Ségolène Royal ne s’en est jamais cachée, arguant volontiers que si l’Europe autorisait le glyphosate, elle ferait ce qu’il faut pour l’interdire en France.

Notre Gouvernement ne peut continuer à défendre le non labour, le stockage du carbone dans le sol, ou encore le développement des couverts végétaux qui impliquent une utilisation de glyphosate et amener en même temps les agriculteurs dans le mur en l’interdisant.

La crise est là, la barque est pleine. L’agriculture française ne peut plus supporter l’inconstance des politiques, qui gouvernent par la peur et non par la science et l’agronomie.'

Jean-Michel GOUACHE, président de la FDSEA 28