Le président des bailleurs de la FDSEA d'Eure-et-Loir, Patrice Joseph, adresse une lettre ouverte au député Guillaume Kasbarian.
« Monsieur le Député,
vendredi vous avez eu la visite, à votre permanence, des agriculteurs d’Eure-et-Loir.
Ils vous ont exprimé toutes leurs craintes concernant le projet de loi sur l’alimentation. Cette loi sera synonyme d’augmentation de charges et donc de baisse de revenus. Vous n’êtes pas sans savoir qu’après une année 2016 catastrophique en terme de revenus, 2017 n’a pas réussi à remettre à flot les trésoreries des agriculteurs.
Les anciens exploitants agricoles ont de faibles retraites qui n’ont d’ailleurs pas été revalorisées récemment par un déni de démocratie suite à un vote bloqué au sénat provoqué par votre majorité ! Le complément de retraite de ces propriétaires ruraux est souvent amélioré par le fermage des parcelles qu’ils ont acquises lors de leur activité, au détriment souvent d’une modernisation de leur exploitation. Ce fermage est indexé sur une moyenne quinquennale des revenus.
2016 a amené une baisse de l’indice, 2017 n’améliorera pas la moyenne. 2018 enregistrera la conjoncture mondiale qui tire les prix de l’agriculture à la baisse. Alors aux aléas climatiques et économiques, de grâce n’ajoutez pas des aléas politiques négatifs français à l’économie agricole.
L’agriculture eurélienne a assez à faire avec la politique européenne. Une promesse du président Macron n’était-elle pas « pas de sur-transposition française aux règles européennes ». Promesse déjà bafouée avec le dossier du glyphosate, pour ne citer que celle-là !
Il est vrai que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ! Comme disait un ministre au franc-parler.
C’est pourquoi les bailleurs sont solidaires de l’action de la FDSEA et Jeunes agriculteurs. Ils vous conjurent de ne pas voter cette loi qui provoquera encore plus leur baisse de revenus déjà mis à mal avec l’augmentation de la CSG sans contrepartie. Les bailleurs ruraux ne sont pas des nantis, ils participent à la vie économique rurale, bien qu’ils soient exclus des largesses gouvernementales sur l’IFI (impôts sur la fortune immobilière).
N’hésitez pas à le faire savoir dans les sphères financières parisiennes !
Être élu député ou autre mandat peut être une satisfaction. Se faire réélire est une consécration pour service rendu auprès des citoyens ! Les premières erreurs de vote précédentes peuvent vous être pardonnées. La prochaine ne sera pas oubliée !
Nous ne manquerons pas de tenir informés nos adhérents bailleurs et anciens exploitants, très nombreux dans votre circonscription de Chartres, lors de nos assemblées générales. La génération qui a connu 1968 reste encore bien combative et bien verte sans tomber dans l’écologie béate.
À bon entendeur, salut. »
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