Interview de Sophie Cheneau-Coatrieux et Gwenaëlle Lepage.
L'apprentissage est un mode de formation assez plébiscité par les élèves de l'enseignement agricole. Alors qu'ils cherchent actuellement des maîtres d'apprentissage pour la prochaine année scolaire, Gwenaëlle Lepage, directrice de l'Eplefpa de Loir-et-Cher, et Sylvie Cheneau-Coatrieux, directrice du CFA agricole et horticole et du CFPPA sur le site de Naturapolis de Châteauroux (Indre), en expliquent le fonctionnement.
Quelle est la place de l'apprentissage dans l'enseignement agricole ?
Gwenaëlle Lepage : Dans le CFA agricole de Loir-et-Cher, nous avons 280 apprentis sur plus de mille apprenants. Le milieu agricole est ouvert à la formation par apprentissage car il possède une culture du partage et du réseau. Ce système fonctionne bien et amène de très bons résultats d'insertion professionnelle.
Sylvie Cheneau-Coatrieux : Le CFA de l'Indre compte 220 apprentis, du CAP au BTS. L'expérience en entreprise permet aux élèves d'acquérir des compétences supplémentaires par rapport à une formation initiale. Pour qu'un jeune réussisse dans cette voie, il doit avant tout être motivé et volontaire. C'est un choix personnel et réfléchi.
Quelles sont les caractéristiques de l'apprentissage ?
G.L. L'apprentissage est un mode de formation exigeant. L'expérience en entreprise est une valeur ajoutée dans un CV et donne une maturité supplémentaire, c'est indéniable. Ce parcours donne la possibilité au jeune d'être embauché par son maître de stage à l'issue de la formation, c'est un vrai atout.
S.C-C. : Les jeunes qui choisissent l'apprentissage ne sont pas toujours à l'aise avec les matières générales et préfèrent les matières techniques car ce sont des domaines qu'ils ont choisis. Cette voie répond à cette demande de concret. L'enseignement par l'apprentissage demande une adaptabilité de la part de l'élève car il doit gérer la période de cours et celle en entreprise et répondre aux objectifs de ces deux milieux. Une autre difficulté est le temps de travail. L'élève a deux fois moins de temps pour préparer son diplôme qu'en formation initiale. C'est à nous, et à l'employeur, de l'accompagner dans ce travail.
En tant que centre de formation, qu'attendez-vous des employeurs ?
G.L. : Nous essayons de dialoguer le plus possible avec eux pour cerner totalement leurs attentes et qu'ils donnent aux élèves les outils pour répondre à leurs exigences. Notre but commun est de faire en sorte que les élèves deviennent de futurs salariés compétents. Pédagogiquement, nous travaillons pour que ça fonctionne pour tout le monde.
Y a-t-il des dispositifs mis en place pour accompagner les élèves ?
S.C-C. : Avant qu'un jeune ne s'engage dans cette voie, nous lui expliquons le cadre et nous l'aidons dans la recherche d'un employeur. Le CFA joue le rôle d'interface puisque des employeurs nous sollicitent aussi pour avoir de la main d'œuvre. A ce titre, les organisations professionnelles agricoles sont un soutien essentiel car ils sont un relais d'informations et forment un réseau. Nous travaillons ensemble sur la valorisation du métier d'agriculteur.
Propos recueillis par Jeanne Hermant, FDSEA 41
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