'Eric Megret est exploitant agricole sur la commune de Bonneval, au hameau de Vouvray. Il cultive soixante hectares en Scop, sur des terres légères. Il possède un atelier de 14 000 poules pondeuses de plein air et une centaine de brebis complètent son activité.

Cet équilibre entre la production céréalière et animale a été remis en cause depuis quelques temps par un phénomène inattendu : la présence de mouches en quantité importante. Une association de riverains a vu le jour et la cible étant toute trouvée, Eric est depuis harcelé malgré un élevage répondant à toutes les normes sanitaires et des moyens importants mis en place.

Les médias et la municipalité ont rapidement fait monter la pression avec des articles de presse à charge. Mais la situation n’est pas si simple et il faut regarder autour de Vouvray. Adossé à un marécage, propice aux insectes, le village comporte aussi des décharges sauvages de résidus de tontes de pelouses ainsi que des mobil-homes implantés souvent sans autorisation avec des assainissements inexistants. La chambre d’Agriculture s’est aussi penchée sur le problème et a fait des prélèvements de mouches pour les faire analyser par un scientifique afin d’en déterminer la provenance.

Sous la pression constante du voisinage, Eric s’est séparé d’une grande partie de son troupeau de moutons, il en a gardé quinze, se privant ainsi d’une part importante de son revenu. L’exploitation s’en retrouve fragilisée. Le Maire de Bonneval, Joël Billard, s’est rendu sur place ces derniers jours et a pu constater la très bonne tenue de l’élevage et a été stupéfait par la quasi absence de mouches dans les bâtiments. On attend bien sûr qu’il communique en ce sens.

Il n’y a pas qu’un seul élevage de ce type en Eure-et-Loir. Pourquoi celui-ci serait-il différent des autres ? Arrêtons de jeter l’opprobre et stigmatiser un agriculteur qui ne fait que son métier.
Il y a un an, nous étions réunis pour un pique-nique de soutien à Pascal Trécul, s’il le faut, le prochain se fera à Vouvray pour montrer à tous notre solidarité et notre détermination à sauver cette exploitation mise en péril par un insecte, certes dérangeant, mais dont la provenance est jusqu’à aujourd’hui inconnue, sauf aux yeux de certains riverains.'

Jean-Michel GOUACHE